psychothérapie et dépression

Qu’est ce que la dépression ?

Voyons un peu l’histoire de la peur en nous :

• Le monde extérieur agit sur nous. Très tôt dans notre vie (intra-utérine puis extra-utérine), nous sommes fragilisés par des blessures et notre personnalité se développe en réaction à ces frictions, nous réagissons et la personnalité s’identifie à ces réactions.

• La vie propose la formation d’une personnalité en réponse aux heurts de l’existence : elle se forme comme protection inévitable, c’est un processus naturel. Nous sommes protégés par la construction d’un personnage dont nous devenons littéralement prisonniers. La peur de ne plus exister, la peur de mourir, la peur du néant engendrent notre besoin de nous accrocher à cette personnalité pour confirmer dans le regard des autres que nous existons ;

• Quand nous nous identifions à ce personnage, que nous appelons « nous-même », c’est ce personnage qui nous rend bourreau et victime de nous-même.

Et voilà qu’un jour nous sombrons dans la dépression : nous avons le sentiment d’être devenus le bourreau de nous-même. Que s’est-il passé ?

 

• Nous sommes emprisonnés par ce personnage que nous avons fabriqué pour nous protéger, pour parer les coups, nous sommes pris au piège comme dans un tombeau.
• Nous sommes devenus esclave de notre personnage : possédés par nos complexes, nos névroses, nos peurs.

L’expérience de la dépression paradoxalement est ce moment qui vient nous libérer de l’enfermement de notre personnage !

Cette tragédie qui nous semble une malédiction est une benédiction.

Une dépression est un moment de transformation où nous traversons le miroir, une partie de nous meurt et l’individualité se dévoile ;

C’est ce changement de regard sur la dépression qui nous permet d’entrer consciemment dans l’acte de transformation, dans l’essence de la pulsion de vie, une danse, une nouvelle chorégraphie s’offrent à nous.

Jung a nommé processsus d’individuation ce processus de découverte, de connaissance de soi, cette démarche de croissance intérieure, cet élan créateur, cette respiration qui donne du souffle à l’être. Quand nous approchons de la transformation, nous avons peur comme chaque fois que nous approchons quelque chose de vrai

 

2) psychothérapie et dépression

la thérapie est un travail de connaissance de soi, une remise en question des rôles endossés tout au long de notre chemin de vie ;

en thérapie, nous apprenons à regarder en face les pièges liés à la peur qui nous manipule. Nous nous défaisons de ces habits que notre passé nous a conditionné à enfiler pour tenter de survivre ; contrôlent en devenant le levier par lequel les puissances extérieures exercent un pouvoir sur nous. En explorant notre intériorité, nous pouvons mettre ces peurs qui nous contrôlent en échec.

on fait un travail patient d’apprivoisement de notre Ombre, ce travail nous libère de son emprise et nous rend donc plus libre dans nos relations

- Jung parle de réintégrer son Ombre : l’accepter, la réintégrer dans le grand tout.

Il parle d’embrasser son Ombre pour achever son processus d’individuation, accéder à son être plénier, complet, unique, à notre véritable individualité.

- La projection de notre Ombre :

Notre Ombre veut s’exprimer, alors elle force l’entrée sous forme d’obsessions. Nous projetons notre Ombre obsessionnellement sur autrui qui devient le reflet de ce qui est refoulé en nous, mais comme un miroir déformant. Tout ce qu’on n’ose pas voir, regarder en pleine lumière. Lorsqu’on reconnaît l’Ombre en nous, on fait moins de projections, nos relations avec autrui peuvent s’apaiser.

- Une période de malaise et de mal-être permet la naissance d’une nouvelle disposition pour une nouvelle vitalité. Comme si un voile se défaisait pour redonner du sens. La destruction a un aspect positif : quelque chose se détruit en nous pour permettre une transformation.

- L’individu se sert de sa force destructrice contre lui-même pour aller vers une métamorphose. Il provoque en lui une souffrance tellement intolérable qu’il est contraint au changement. Il doit détruire des attitudes limitatives

l’épreuve nous pose toujours les mêmes questions : es-tu parvenu à toi-même ?

 

3) Qu’est-ce que l’Ombre ? Qu’est-ce que la Persona ?

 

l’Ombre : « l’autre qui nous embarrasse et nous fait honte »
Carl Gustav Jung est parti à la découverte de la théorie de l’Ombre.

• elle est le matériau psychique qui s’est cristallisé dans l’inconscient : la face ombrageuse du psychisme
• elle rassemble les interdits qui ont freiné le développements de nos richesses ;
• le Moi est l’endroit conscient : comme la lumière, il produit une aire obscure inconsciente qu’on appelle l’Ombre (NB : Freud parle d’un ensemble d’énergies refoulées, il nomme l’Ombre le « ça « ) ;
• l'Ombre est donc l’envers inconscient, cette image illustre bien le monde refoulé. Elle prend une immense place la nuit, faufilée dans la texture de nos rêves. Surgissent des symboles repoussants qui révèlent la part de vérité que nous nous efforçons de dissimuler le jour. Le rêve éclaire crûment le fond des mensonges qui sauvent les apparences pour nous conformer aux règles de notre environnement social, familial. La nuit, notre raison, nos lumières sont émoussées par le sommeil et notre esprit s’ouvre aux créatures obsédantes, qui rodent dans l’obscurité
• ce matériau psychique qui aura été enfoui dans l’inconscient fait peur par son caractère primitif, sauvage, rebelle. Il donne l’impression d’un mal moral à éviter

la Persona

• la Persona est destinée à s’ajuster au monde extérieur. L’individu s’adapte pour se conformer aux normes sociales, éducationnelles, morales de son milieu. C’est la formation de la Persona qui rejette de la conscience tout ce qui est jugé inacceptable, elle produit l’Ombre.
• la Persona est ce personnage de surface qui avance masqué, mais c’est une fermeture, une contraction, une limitation, le fruit de conditionnements.
• la Persona est donc préoccupée à porter des masques pour s’ajuster au monde extérieur : en jouant des rôles sociaux, le Moi Persona refoule le Moi Intime, sa voix intérieure s’esquive dans l’Ombre.